Pauline BALLET est une Photographe indépendante basée à Paris et diplômée de l'Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d'Arles.
Spécialisée dans le cyclisme, elle travaille entre autres pour A.S.O (Amaury Sport Organisation) sur les plus grandes épreuves cyclistes internationales (Le Tour de France, La Vuelta, Le Tour d'Oman, Paris-Roubaix...) mais réalise également des shootings spécifiques ou des portraits pour des équipe cyclistes ou des marques partenaires.
Peux tu nous dérouler une journée type de ton travail de Photographe sur une course à étapes comme Le Tour de France par exemple ?
Quand je travaille pour l'organisateur de la course, une agence ou la presse je dois couvrir l'intégralité de la course : La veille je prépare donc mes points clés de l'étape du lendemain, les passages qui risquent d'être stratégiques, les photos "cartes postales" à réaliser (un beau village, un monument, un site remarquable...)
Dès le matin je me rends dans la zone de départ pour shooter le podium signature et réaliser quelques ambiances foule.
Puis vient le moment du départ, les boitiers en bandoulière et c'est parti pour une journée sur la moto.
Justement comment se passe ta relation sur la moto avec le pilote ?
C'est une place privilégiée de travailler sur une moto car on se retrouve plongé au cœur du peloton. C'est très intense et nerveux mais c'est une place de choix stratégique pour immortaliser le dépassement de soi et être au plus près des faits de course, des attaques...
Le pilote est un motard expérimenté qui connait bien la course cycliste, et il le faut car ça va vite, très vite !! et la sécurité des coureurs est prioritaire.
Avec le pilote on communique donc beaucoup car on doit se positionner au mieux en fonction de mes impératifs de photos et du déroulement de la course mais aussi des consignes des commissaires de course. Je dois être présente sur les moments stratégiques de la course, les actions sportives, réaliser des portraits des leaders...et donc beaucoup de photos différentes sur la même journée.
Dans les moments plus calmes de la journée, je photographie les ambiances, les paysages, les "cartes postales"....
Puis on rejoint rapidement la ligne d'arrivée pour immortaliser le final, la joie du vainqueur et les émotions des coureurs et ensuite ce sont les photos des podiums protocolaires.
Et en quoi consiste ton travail pour une équipe ?
Lorsque je travaille pour une équipe cycliste c'est un peu différent puisque je travaille au sein même de l'équipe et je dois illustrer les coulisses des coureurs mais aussi rendre compte du travail du staff.
Je suis donc totalement immergée au sein de l'équipe : je pars avec les coureurs dans le
bus d'équipe le matin pour capturer les préparatifs, la concentration.
Puis je fais route avec l'équipe qui gère les ravitaillements sur un ou deux arrêts, les directeurs sportifs, et enfin je rejoins les soigneurs à l'arrivée.
J'accompagne également l'équipe à l'hôtel pour photographier le travail des mécaniciens, des médecins, des kinésithérapeutes etc...
Tout ce que finalement un spectateur ne peut pas vraiment voir mais qui constitue la vie pendant plusieurs jours de cette "grande famille" mêlant sportifs, techniciens, médecins....
Tu es une des rares femmes photographes qui couvre le cyclisme, au sein d'un métier encore très masculin....
Oui c'est vrai que la photographie sportive est encore très masculine et même si ça évolue, je suis quand même toujours choquée de voir si peu de femmes photographier le peloton. Par contre j'ai toujours été très bien accueillie par les photographes hommes et je n'ai pas l'impression d'avoir eu une différence de traitement, tout comme je n’ai pas l’impression d’exercer un métier d’homme.
C’est sur que c'est un métier très physique pour lequel il faut un mental d’acier, mais le résultat attendu est le même quel que soit le genre : il faut faire ses preuves.
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